Thanatopraxie : l’art du bien-être post-mortem

Sommaire

Entre l’artisan, l’artiste et le scientifique, le thanatopracteur s’occupe de la dernière image physique du défunt. C’est un expert en morphologie du visage, des sourcils et de la bouche qui joue avec la colorimétrie. Il corrige les petits défauts et les grandes lésions, mais perfectionne également l’apparence du mort pour le dernier adieu. Plus qu’un métier, c’est une véritable vocation qui requiert technicité et minutie. Découvrons ce métier vraiment pas comme les autres, les qualités requises pour l’exercer et les formations disponibles.

En quoi consiste le métier ?

Lors du décès d’un proche, la famille doit se charger d‘un grand nombre de détails (organisation de la cérémonie, achat de la plaque tombale, clôture des comptes bancaires, etc.) et peut faire appel à un spécialiste pour préparer le corps. Le thanatopracteur intervient donc sur le corps de la personne décédée et va se charger de la toilette mortuaire, des soins de conservation, autrement dit de l’aspect général du défunt. L’habillement, le rasage si besoin, la coiffure et le maquillage sont très importants pour la famille, c’est ce qui va permettre de masquer d’éventuelles imperfections dues à un accident ou une maladie et d’épargner ainsi un possible traumatisme aux proches. La thanatopraxie a pour but de retarder la dégradation du corps, de rendre au mort l’aspect qu’il avait de son vivant et de lui offrir une dernière image apaisée et digne.

Les missions du thanatopracteur

Les principales missions du thanatopracteur sont :

  • Conseiller, écouter, soutenir et accompagner les familles.
  • Désinfecter et nettoyer le corps du défunt pour éviter toute maladie post-mortem.
  • Connaître parfaitement le fonctionnement et les différents systèmes du corps (circulatoire, sanguin, lymphatique).
  • Prodiguer les soins de conservation ou d’embaumement.
  • Remodeler éventuellement le visage ou les parties du corps endommagées grâce à des produits cosmétiques spécifiques, du coton ou de la cire.
  • Coiffer, maquiller, raser et habiller le défunt.
  • Placer le corps dans le cercueil.

Le maquillage

Maîtriser le maquillage post-mortem est un des aspects les plus techniques de la thanatopraxie. Il s’agit en effet d’avoir une bonne connaissance de la colorimétrie pour camoufler les lésions et imperfections tout en donnant un aspect naturel au visage. Le maquillage post-mortem est souvent léger avec un travail sur le teint important puis sur la bouche et les yeux. Mais à la demande de la famille, le maquillage peut être plus accentué et élaboré s’il s’agit par exemple d’une personne qui était de son vivant très coquette et qui ne sortait pas sans rouge à lèvres ou fard à paupières.

Les produits utilisés pour le maquillage post-mortem sont souvent ceux qu’utilisaient le défunt pour que le rendu se rapproche au maximum de l’image qu’il avait de son vivant. Pour des raisons d’hygiène, le thanatopracteur travaille surtout au pinceau et évite l’utilisation de crayons ou de sticks qui pourraient de plus abîmer la peau.

Quelles sont les qualités requises ?

Si aujourd’hui en France 1 décès sur 4 donne lieu à l’intervention d’un thanatopracteur, le chiffre devrait augmenter dans les prochaines années. La profession requiert une certaine passion et des qualités spécifiques :

  • Discrétion : le thanatopracteur peut agir en chambre mortuaire ou au domicile des familles, il doit alors faire preuve d’une grande discrétion pour respecter la souffrance et le deuil. Il doit aussi respecter le code de déontologie et est soumis au secret professionnel.
  • Maîtrise de soi et de ses émotions : la thanatopraxie est un métier éprouvant qui requiert une grande stabilité psychologique et émotionnelle. Il faut faire preuve de sang froid pour être capable de regarder la mort en face.
  • Minutie : les gestes du thanatopracteur sont précis, entre ceux de l’artiste et du chirurgien. Il peut en effet être aussi bien amené à mettre du rouge à lèvres qu’à inciser une partie du corps.
  • Solitude : d’une certaine façon, le thanatopracteur n’est jamais vraiment seul, car il est en contact permanent avec les familles, mais il agit seul.

Les formations

Le métier de thanatopracteur étant reconnu par le ministère de la Santé, il implique le suivi d’un diplôme technique universitaire (DUT). La formation est disponible en initiale ou en formation continue s’il s’agit d’une reconversion. Elle exige dans les deux cas que le candidat soit en possession de son baccalauréat.

En France, il existe deux universités qui délivrent le diplôme national : les universités d’Angers et de Lyon. Il existe également des écoles privées qui délivrent le diplôme, mais le coût est généralement très élevé.

Salaire et débouchés

Le thanatopracteur diplômé peut choisir de travailler en tant que salarié ou de se mettre à son compte. Salarié, son salaire sera en moyenne de 1600 € et en tant qu’indépendant il peut facilement toucher le double.

La thanatopraxie est un métier d’avenir et un thanatopracteur peut donc se dédier à cette profession toute sa vie. Il existe toutefois de nombreuses perspectives d’évolution : devenir directeur d’agence funéraire, maître de cérémonie ou encore conseiller funéraire. Si les voix les plus emprunter pour évoluer reste dans le domaine funèbre, certains thanatopracteurs reprennent leurs études pour se lancer dans le milieu médico-légal.

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